Calendrier de l'Avent

Les carapaces de gel des jeunes touche-cieux avaient fini par fondre, après six ans d’hiver ; leurs pétales vanilles s’étaient langoureusement déroulés au sommet des troncs vertigineux. C’était le signe indéniable du retour de l’été.
Les hommes s’étaient défaits de leurs épaisses capes de plumes afin de présenter leur peau au soleil tandis que les femmes revêtaient leurs courtes tuniques de cueillette, du même orange vif que les baies de sucrebraise qu’elles récoltaient en chantant dans les vergers.
Les vénérables touche-cieux aux coques d’écorce dans lesquelles vivait le peuple de Rive s’étaient couverts d’un beau feuillage argenté, et les saumons des neiges avaient quitté les glaciers en amont pour venir taquiner les enfants de leurs fugaces reflets d’acier, tels des trésors mouvants au fond de l’eau. Le monde tout entier semblait s’être remis en marche. Le monde entier ou presque.
Les Serpents tardaient à revenir de leur migration d’hiver.
Ingmar était le Charmeur de Rive ; enfant déjà il avait su gagner la confiance des Serpents par son chant et s’attirer leur faveur. Aucun village des berges du Vaste ne pouvait prétendre survivre sans leur protection contre les alligators géants. Ceux-ci n’avaient d’autre prédateur que les Serpents, seuls dans le règne animal à posséder la force nécessaire pour les vaincre. Les anneaux puissants de leurs longs corps leur servaient à étouffer les alligators, mais rares étaient les Serpents à ne pas présenter les cicatrices de crocs puissants et acérés, témoignages tout autant de leurs exploits que de la férocité de leurs adversaires.
Les Serpents revenaient immanquablement après la floraison des touche-cieux. À l’inverse des saumons qui rejoignaient le cœur de l’hiver dans les glaciers, les Serpents se laissaient avec la venue du froid porter sur le fleuve en direction de l’océan et migraient vers de chaudes contrées jusqu’au retour de l’été dans leur terre natale. Les alligators, quant à eux, se retiraient dans les grottes submergées des bords du fleuve et dormaient des années durant, ne s’éveillant que lorsque les premières mangues commençaient à mûrir.
Les touche-cieux se déployaient avec fierté vers le ciel, offrant leur nectar aux colibris et aux chauves-souris de la jungle. Les manguiers étaient en fleurs. Les alligators s’éveilleraient bientôt et reviendraient frayer près de Rive, attirés par l’activité des Hommes. Mais toujours pas de Serpents. Ingmar chantait tous les jours du haut de sa terrasse, appelant Quezlet, son cher ami et chef du clan des Serpents de Rive ; en vain.
Aujourd’hui encore il se tenait au-dessus des eaux, la voix enrouée par le manque de repos. Que s’était-il passé ? Avait-on déjà entendu parler de la disparition d’un clan entier de Serpents ? Qu’adviendrait-il de Rive sans eux ?
Soudain, en contrebas, il reconnût l’éclat turquoise d’écailles qu’il n’avait pas vues depuis six années, étincelant sur un corps sinueux long de plus six mètres. Son cœur fit un bond. L’eau bouillonna et Quezlet émergea dans la lumière de midi. Ses yeux grenat se posèrent avec affection sur Ingmar tandis que celui-ci avançait une main déférente pour caresser les écailles de ses naseaux.
— Mon ami, souffla le Charmeur, soulagé. Que t’est-il donc arrivé ?
— Tu dois venir avec moi, souffla Quezlet dans sa tête. Un grand péril nous menace tous. La Grande Mère s’est réveillée.

C’est un monde étrange. Là, au milieu d’une forêt réputée impénétrable, vit ce que les scientifiques de tout temps nommeraient une tribu. Personne ne sait depuis combien de temps ces hommes et ces femmes existent, ni s’ils savent ce qu’il se passe au-delà de leur forêt, et peu importe. Pour ces personnes, le temps n’est pas un élément du quotidien. Il faut cueillir les framboises sauvages, ramasser des plantes et des champignons, des feuilles aussi afin de créer des décoctions aux senteurs plus intrigantes les unes que les autres et plein d’autres éléments nécessaires à leur survie dans ce milieu si sauvage.

Leurs habitations sont posées sur les rives de ce qui semble être un cours d’eau, assez profond cependant pour héberger d’étranges créatures qui se nourrissent des quelques déchets rejetés par ces nomades ainsi que de poissons rouges, rares survivants d’une terrible épidémie ayant eu lieu il y a quelques années. Leurs lieux de vie diffèrent sensiblement de ce qu’on connaît : ils ressemblent à des huttes perchées sur des racines ou bien des pieds sculptés de manière à laisser croire que ce sont des plantes qui ont éclose afin de leur offrir un abri.
Au milieu de tout ça, il y a un chat noir au poil luisant et qui semble dormir sur l’herbe d’une des rives. Si l’on s’approche de plus près, on constate que sa moustache frémit légèrement et que les oreilles pivotent au moindre bruit. Ne vous y trompez pas, celui-ci est la réincarnation d’un Irbis autrefois maudit par les Dieux car trop orgueilleux et voulant être considéré comme une déité.

Soudain, le calme vole en éclats et surgit un homme d’une cinquantaine d’années. Il est grand et carré, même très musclé. Il a des cheveux bleus mi-longs attachés en catogan, des yeux violets et le visage constellé de cicatrices, souvenir de la variole des dragons qu’il avait attrapée lors de ses études pour devenir mage éleveur. Cet homme se nomme Lysander Sharman. Il partage la vie de cette communauté, tout en restant quelque peu en marge, du fait de son métier.

Sur ses traces, survient un petit dinosaure qui se précipite vers le chat, semblant penser que ce dernier est une proie plutôt appétissante. Lysander murmure quelque chose dans une langue connue de lui seul et Godzilla, le petit dinosaure, se fige.

Lysander sait que sa destinée est de faire en sorte d’unir tous les peuples de dragons évoluant sur cette Terre et il est prêt à l’affronter.

Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours attendu Noël avec impatience.

L’ambiance commence à monter dès le début du mois lorsqu’on attaque le Calendrier de l’Avent, rempli de sucreries ou de jouets selon celui qui aura été élu par nos cœurs. Au fur et à mesure que l’on ouvre les cases et qu’apparait la surprise du jour, ce sont des exclamations de joie à n’en plus finir.

Et puis il y a le moment magique où on commence à décorer la maison. Il y a le sapin avec ses boules, ses guirlandes et ses petites figurines d’anges, d’animaux et bien d’autres encore, suspendues à ses branches ; il y a aussi la crèche et ses santons à installer soit au pied du sapin, soit sur le buffet de la salle à manger ou sur le plan de travail de la cuisine depuis quelques années ; il y a la couronne de l’Avent avec ses quatre bougies à allumer chaque dimanche ; il y a les courses pour acheter de quoi préparer un bon repas pour la veillée et le jour de Noël … Tant de petites choses qui font de cette fête un moment unique que chacun partage avec celles et ceux qu’on aime.

Lorsqu’on doit prendre la route pour aller rejoindre nos proches, on voit la brume qui prend doucement naissance dans les prés. Cela rajoute une touche de merveilleux à cette atmosphère festive. Ma mère s’amusait souvent à nous faire une sorte de bas de Noël avec une cravate. Dedans, il y avait toujours quelque chose qu’elle nous avait fabriqué avec un soin méticuleux.

Quand j’étais enfant, ma mère prenait plaisir à nous lire tous les soirs du mois de Décembre un conte tiré d’un livre qu’on appelait « le livre des lutins ». Et quand je lui demandais avec impatience pourquoi on devait toujours attendre Noël pour avoir des cadeaux, elle me répondait toujours avec un sourire attendri que c’était parce que le père Noël ne peut survivre hors de sa cachette qu’en ce jour.

Depuis la matinée elle se souvenait de toutes les histoires qu'on racontait chez elle sur ceux qui étaient apparus en même temps que le monde civilisé prenait fin. Jerul avait dit un soir alors qu'ils n'étaient que tous les trois, Kinëos, Ayu et lui que les Gardiens n'étaient pas des hommes comme les autres. Quand le monde des Anciens s'était brusquement effondré, une partie des survivants avait évolué. Génétiquement. Leurs corps s'étaient en quelque sorte modifiés pour répondre à la nouvelle vie qui s'offrait devant eux. Alors qu'une telle mutation aurait du s'étaler sur plusieurs générations, eux s'étaient quasiment métamorphosés du jour au lendemain.

Certains murmuraient qu'ils avaient du faire partie des dirigeants de l'Ancien monde et qu'ils s'étaient préparés à l'effondrement en avance. D'autres pensaient que la Terre elle-même, en reprenant ses droits sur la planète leur avait confié la mission de la protéger et les avait pour ça dotés de pouvoirs surhumains. Beaucoup étaient persuadés qu'ils n'étaient que légendes, et pourtant, quand on évoquait leur existence, tous les membres du clan ne pouvaient s'empêcher de frissonner de peur. Des histoires affreuses circulaient à leur propos, évoquant des morts violentes inexpliquées, des captures et des tortures d'hommes et de femmes de d'autres clans de la Forêt. Ils seraient même liés d'après d'autres aux monstres qu'on redoutait de voir apparaître un jour, peut-être même étaient-ce eux qui les contrôlaient et les lâchaient sur les villages sans défense disait-on.

Ayuliss et Kinëos avaient souvent intégrés des Gardiens dans les histoires qu'ils inventaient, particulièrement quand ils cherchaient à effrayer Amalaya, voire à se faire peur entre eux. Ils les dépeignaient en général comme des hommes dont la peau s'était couverte d'écorces et de mousse, réussissant à se camoufler ainsi au sein de la Forêt. Ils se perchaient sur les branches les plus basses des arbres pour dormir et attendaient que des hommes passent pour se saisir. Bien sûr ce n'était pas réellement comme ça qu'ils les imaginaient quand ils en parlaient plus sérieusement. Mais ils se demandaient quand même bien à quoi ils devaient s'attendre en cheminant vers leurs cauchemars d'enfance.

Dans un petit appartement douillet d’un immeuble de Paris, Amandine et sa fille Lucie sont en train de sortir les décorations de noël des cartons qu'à descendu du grenier, Amandine.

Lucie est une petite fille malicieuse, elle a 7 ans. Elle a des cheveux roux qu’elle porte le plus souvent attaché en deux couettes.

Mais les derniers jours on été un peu triste pour elle. Elle était avec son père Arthur, dans un grand magasin pour acheter un cadeau pour sa mère, ils avaient comploté pendant des jours pour faire la surprise à Amandine. Ils venaient juste de payer et faire emballé le cadeau. Arthur confia le petit paquet à sa fille et l’envoya se chercher une peluche dans le rayon des jouets pendant qu’il feuilletait un livre au rayon juste à côté de l’espace réservé aux jouet.

Quand Lucie est revenue avec la peluche la ou était censé l’attendre son père, il avait disparut, elle a fait le tour des rayons de l’étage et ne l’as pas retrouver. Après de longue minutes de recherche elle a finit par s’adresser à une vendeuse en lui disant qu’elle ne trouvait plus son père. La vendeuse l’a invité à s'installer vers elle à la caisse pendant qu’elle passait une annonce dans le magasin pour expliquer que la petite Lucie cherchait son père et qu’elle se trouvait à la caisse du rayon jouet. Après cinq appelle et plus d’une heure d’attente la vendeuse a contacté son supérieure qui a décidé de contacter la police.

Amandine se demande ce qui a bien put passer dans la tête de son mari pour qu’il laisse leurs petite fille toute seul dans un grand magasin. Personne ne sait ou il est ni ce qu’il c’est exactement passer.

Depuis elle fait de son mieux pour changer les idées de Lucie. C’est pour ça qu’elle c’est décider a installé les décoration de noël plus tôt que les autres années.

- Maman ! Pourquoi on est obligé d’attendre Noël pour avoir nos cadeaux ?
- Parce que c’est le père noël qui livre les cadeaux et qu’il ne peut survivre hors de son monde que la nuit qui précède Noël, ma puce.
- Et j’aurais vraiment le cadeau que je veux, peut importe ce que c’est et son prix.
- Tu recevras le cadeau qui t’est destiné et quand tu l’auras entre les mains tu verras que c’est exactement ce que tu avais besoin. Le père noël offre toujours ce dont notre coeur à besoin, dit la jeune femme.

Tout en continuant à discuter de la magie de noël avec sa fille Amandine ouvre les carton contenant les décorations, dans l’un d’entre eux elle retrouve un petit bonhomme de neige, en plastique givré, qui fait du patin à glace. Elle sert la petite figurine contre son coeur en se retenant de pleurer, c’est Arthur qui lui avait offerte cette décoration lors de leur premier Noël ensemble. Elle décide de le placer tout en haut du sapin comme si il pouvait faire le même office que le fanal d’un phare pour son mari.

- Maman quand on auras tout fini de décorer, tu pourras me lire une histoire de noel, demande Lucie.
- Bien sur, je te lirais le livre des lutins, dit Amandine.

Dans les cieux qui traversent les mondes, Calixte et Framboise sont confronté a un ouragan stellaire, elles ont dut dévié de leurs route et vont être obligés d'emprunter un passage quelque peu périlleux.

- Tu est sur que c’est le chemin le plus court Framboise, demande la jeune femme.
- Le plus court non, mais le seul que nous puission affronté avant la Naissance des brumes, répondit la balaine céleste.
- C’est aussi dangereux que ça de navigué durant la Naissance des brumes, demande Calixte.
- Oui ! Seul ceux qui possèdent un exemplaire du célèbre livre magique “la cravate de ma mère” n’ont aucun risque de se perdre ou d'être tout simplement dissous par la magie des brumes, répondit Framboise.

La petite fille s’engouffra dans la bicoque en soufflant sur ses doigts gourds.
Un feu brûlait dans l’âtre de briques, mais il réchauffait à peine la pièce misérable tant il y avait de trous dans son toit et dans ses murs de planches. La petite fille avait essayé d’en boucher certains avec de vieux morceaux tissus, mais la plupart étaient hors de sa portée, et elle avait fini par se trouver à court de chiffons.
Elle se précipita au chevet de sa mère et de sa sœur, toutes deux pelotonnées sur un grabat de paille, à peine couvertes par une couverture rapiécée qui avait vu trop d’hivers. Depuis la porte branlante, la petite fille pouvait les voir grelotter de froid malgré leur dangereuse proximité du feu. La paille pouvait prendre feu à la moindre projection d’étincelles, pourtant comment leur reprocher de se tenir au plus près de la chaleur, tremblantes de fièvre qu’elles étaient ?
La petite fille secoua la neige qui constellait ses épaules de diamant et tapa du pied pour se débarrasser de la boue qui lui collait aux semelles. Elle s’approcha des deux malades ; elle hésitait à les réveiller, toutefois il fallait leur faire avaler quelque chose.
— Mère, souffla-t-elle en secouant doucement une épaule grelottante. Mère, Greta, réveillez-vous.
Le visage fatigué de sa mère émergea de sous la couverture, vieilli par la fatigue et la maladie.
— Tu es de retour, dit celle-ci d’une voix faible. Qu’as-tu rapporté ?
La petite fille avait vendu leur dernière possession : un bonnet de bonne laine, dernier vestige de leur vie avant la longue maladie de sa mère, maladie qui semblait vouloir aussi emporter sa grande sœur Greta.
— On m’en a donné un petit sac de farine de gland et quatre feuilles de chou.
Elle sortit de son manteau le maigre gain de sa vente. Il faudrait en faire un bouillon dans le broc en aluminium où elle faisait fondre la neige pour la donner à boire aux souffrante et nettoyer leur visage. Sa mère frissonna violemment.
— Qu’allons-nous faire maintenant ? demanda la petite fille sans parvenir à cacher le désespoir qui perçait dans sa voix. Qu’allons-nous manger demain ?
Elle s’était rendue en forêt pour y cueillir des herbes – n’importe quelles herbes – à mettre dans le bouillon, mais un intendant furieux l’avait surprise et chassée des terres de sa maîtresse en promettant de la livrer aux gens d’armes s’il la reprenait à voler. Elle ne savait plus où chercher : le bord des routes avait été mis à sac par d’autres miséreux, les arbres avaient été dénudés de leur écorces par des meuniers de fortune. Un vieillard l’avait même instruite de l’efficacité des galettes d’argile pour se sustenter.
L’hiver avait commencé trop tôt et s’achèverait tard. Trop tard pour la petite fille et sa famille.
Sa mère remua sur le grabat. Après plusieurs tentatives, elle parvint à se redresser sur un coude et extirpa d’une poche de sa robe un petit objet brillant. Des larmes brillaient dans ses yeux. La petite fille s’en saisit, émerveillée, et le fit tourner entre ses doigts tandis qu’elle l’examinait.
C’était un bonhomme de neige en verre opaque, une décoration de Noël comme elle n’en avait pas vue depuis longtemps ; le souvenir lui revint de ce bonhomme monté sur patins pendu à un grand sapin dans une demeure confortable. Elle leva des yeux interrogateurs vers sa mère.
— Notre première décoration de Noël, expliqua-t-elle d’une voix enrouée, après notre mariage avec ton père. Je l’ai vue dans la vitrine d’un magasin alors que nous revenions d’une promenade en patins sur le fleuve gelé.
La petite fille caressa la surface lisse du verre, suivit les contours de son chapeau et des patins délicats.
— Je ne voulais m’en séparer qu’en cas d’extrême nécessité, ajouta-t-elle, honteuse. C’est tout ce qu’il me reste de lui.

La petite fille hélait les passants. Dans ses mains en coupe, elle leur présentait le bonhomme de neige patineur au sourire tranquille. On ne la regardait même pas : Noël était passé. Les décorations avaient été rangées dans les boîtes, et les sapins perdaient leurs aiguilles sèches dans les cours intérieures. Qui lui prendrait cette pauvre babiole en verre ?
Une vielle femme au visage parcheminé s’arrêta soudain devant elle. Elle fixait le bonhomme de neige avec attendrissement. La petite fille détailla sa tenue : ni riche, ni pauvre. Un simple fichu bordeaux couvrait ses cheveux gris tandis qu’un long manteau beige la protégeait du froid.
— Quel adorable objet, la complimenta la vieille femme avec un sourire sincère.
— Voulez-vous l’acheter ? demanda la petite fille pleine d’espoir.
— Puis-je le voir ?
Elle le déposa délicatement dans les mains de la vieille femme. La petite fille observa les profondes rides qui marquaient ses traits rêveurs alors qu’elle caressait le bonhomme d’une main, comme elle-même l’avait fait la veille.
— C’est un objet qui a beaucoup de valeur, dit enfin la vieille femme en la regardant droit dans les yeux.
— Je vous le laisse pour…
— Je n’ai pas les moyens, mon enfant. Comment mettre un prix sur un tel trésor ?
La petite fille ne voulut pas tirer avantage de l’erreur de la dame, même si la tentation était forte. Peut-être prenait-elle le verre pour du cristal ?
— Ce n’est que du verre, avoua la petite, penaude.
— C’est bien plus que cela. Allons, reprends-le, mon enfant. Et ne t’en sépare que pour le prix qu’il vaut réellement, c’est d’accord ?
Le bonhomme de neige se retrouva au creux de sa paume ; elle regarda la vieille femme s’éloigner en claudiquant. Le désespoir la glaça soudain bien plus que le vent d’hiver. Aurait-elle dû mentir pour rapporter quelques pièces à sa mère ?
Elle reporta son regard sur le joli bibelot. Son éclat avait changé, elle l’aurait juré : il était plus brillant, il attirait la lumière et la renvoyait en petits arcs-en-ciel. Elle porta le bonhomme de neige devant ses yeux et retient une exclamation : ses surfaces opaques s’étaient changées en une transparence d’une pureté parfaite.
La petite fille pressa une main sur sa bouche afin de retenir un cri de saisissement : elle tenait entre ses mains, non plus une babiole en verre, mais un véritable diamant.

Le vingt-quatre est arrivé,
Le Père-Noël doit s’apprêter
Longue nuit en prévision
Les manifs créent des bouchons
Il avale un café noir
Prend un thermos pour le soir
Regarde sa montre avec stupeur
Quoi ? Il est déjà vingt heures !

Le Père-Noël a trop dormi
Fallait-il que ça tombe aujourd’hui ?
Il est carrément à la traîne
Vite, il faut atteler les rennes
Mais où est donc son transport
Il devrait déjà être dehors
Sans son outil de travail
Pas de cadeaux pour la marmaille

Ho-ho-ho, ho-ho-ho
Courant à travers son château
Ho-ho-ho, ho-ho-ho
Père-Noël cherche son traîneau

Pas de panique dit un lutin
On a trouvé un palanquin
Vos rennes pourront le tirer
Mais le traîneau, vous oubliez
Un ours s’est assis dessus
Et l’a brisé menu-menu
On peut en faire du petit bois
Mais plus jamais il ne volera

Drôle d’idée qu’un palanquin
Mais enfin, c’est mieux que rien
Il faut charger les présents
Ne pas faire attendre les enfants
Dans l’entrepôt de l’atelier
Il allume le chandelier
Et le voilà encore inquiet :
Plus de boîtes, plus de paquets

Ho-ho-ho, ho-ho-ho
Courant à travers son château
Ho-ho-ho, ho-ho-ho
Père-Noël cherche ses cadeaux

Pas de panique dit un lutin
On a trouvé des mocassins
Nous les avions faits pour nous
Mais les enfants passent avant tout
On ne reverra pas les cadeaux :
Par la porte ouverte de l’entrepôt
Leurs nœuds brillants ont attiré
Des pies qui les ont emportés

Drôle d’idée que des mocassins
Mais enfin, c’est mieux que rien
Il faut s’habiller à présent
Ne pas faire attendre les enfants
Un dernier regard sur table
Il n’a pas oublié son portable
Mais à la patère dans l’entrée
Son manteau n’est pas accroché

Ho-ho-ho, ho-ho-ho
Courant à travers son château
Ho-ho-ho, ho-ho-ho
Père-Noël cherche son manteau

Pas de panique dit un lutin
On a trouvé une veste en daim
Avec ses franges, quelle drôle de nippe
Mais elle vous gardera de la grippe
Votre manteau s’est décroché
Et vos chiens l’ont déchiqueté
On peut encore en faire des chiffons
Mais ils ont mangé ses pompons

Drôle d’idée qu’une veste en daim
Mais enfin, c’est mieux que rien
Il faut partir à présent
Ne pas faire attendre les enfants

Les rennes décollent avec bonheur
Agiles, ils le feront arriver à l’heure
Mais à bord de son palanquin,
Le Père-Noël se sent chagrin
Tous les ans c’est la même chose
Et son lourd sommeil est en cause
Il a froid dans sa veste en daim
Et doute sérieusement des mocassins
Mais enfin tel est le dur lot
De ceux qui ne peuvent se lever tôt
Dans l’urgence il leur faut accepter
Ce que les autres pour eux ont décidé

L’horloge de la cathédrale sonne : il est 14h. La foule se presse le long des trottoirs pour entrer dans les magasins qui ruissellent de lumières.

Entre deux boutiques, une enseigne à laquelle ses voisines font de l’ombre : « Escape Game Santa Claus ». Voilà qui est fort intriguant, n’est-ce pas ?

Si l’on se rapproche un peu, on remarque quelques détails de ci de là. Comme par exemple, cette entrée ressemblant si fortement à des cannes en sucre. Ou bien encore, l’accoutrement du gérant habillé en Père Noël.

Voilà tout un groupe d’enfants qui se précipitent vers ce lieu. Le Père Noël leur distribue les consignes et leur tend une mystérieuse enveloppe. Une petite main se tend vers cette dernière et l’attrape avant de l’ouvrir pour en sortir une feuille de papier où se trouve une phrase : « Un air glacial soufflait, une sorte de couche de terre immaculée gelait ses pieds. Il faisait bien trop froid pour cet être venu du cœur de la planète. » La mission de ces enfants est donc de trouver des indices pour savoir où est retenu ce petit être qui semble fort loin de chez lui et être en train, vraisemblablement, de se geler.

Les voilà qui se précipitent dans la pièce où il faut chercher. Tout y passe : les coussins sont bousculés avant d’atterrir par terre, le manteau de la fausse cheminée qui est recouvert de décorations de Noël semble soudain avoir pris une tornade de plein fouet, le vaisselier tremble déjà d’appréhension devant ce chantier quand tout à coup, une voix claire s’exclame : « Eh regardez ! » Les autres se précipitent alors vers le propriétaire de la fameuse voix. C’est Aidan, un petit blondinet aux grands yeux pétillants de malice qui a mis la main sur un premier indice : un dessin de forgeron.

La quête reprend donc avec encore plus d’ardeur. C’est un tourbillon de piaillements et de rires excités qui voltige dans la pièce. Un bruit insolite attire l’attention de tout ce petit monde : c’est une sculpture d’ondine, fixée sur la bibliothèque, qui s’est activée probablement par un mécanisme secret et qui s’est mise à frétiller comme si elle était dans l’eau. Le temps suspend son cours et chacun en oublie la quête, fasciné par la créature.

Une alarme rompt brusquement le charme et le souvenir de la raison qui les réunit là reprend place dans leur mémoire. Au bout de quelques minutes, plusieurs enfants mettent successivement la main sur les autres indices. C’est alors le moment de réfléchir à tout ce qu’impliquent ces indices afin de trouver cette pauvre créature qui ne doit plus être très loin d’être morte de froid, d’après le descriptif d’introduction de la tâche.

Après un tour de table général, c’est à l’unanimité qu’il est question d’une cave où pourrait être retenue cette créature. Tous les yeux se tournent alors vers une porte qui vient d’apparaître. Personne ne semble vouloir prendre l’initiative de l’ouvrir jusqu’à ce qu’une petite fille brune, un peu fluette, ne se secoue et saisisse la poignée.

Les respirations se font haletantes. Que vont-ils trouver là-dedans ? Laura, c’est son nom, tire la porte qui laisse entrevoir un cellier. Un petit courant d’air désagréablement froid envahit soudain la pièce et la température semble chuter d’un seul coup. Tous les enfants se précipitent vers ce cellier et s’arrêtent brusquement devant une créature vêtue de haillons et tremblante de froid.

Une forte lumière illumine soudain les lieux et les enfants sont obligés de se protéger les yeux avec les mains. Lorsque tout revient à la normale, la créature qui se tient devant eux ressemble fort à une divinité du feu. Toute vêtue de rouge et d’or, celle-ci leur sourit et les remercie chaleureusement de leur aide : « Voyez-vous, j’étais soumise à une terrible malédiction qui m’avait exilée dans cet endroit si sombre et si froid. Heureusement, vous m’avez délivrée et je vais pouvoir reprendre ma place dans le centre de la Terre. »

Et sur ces mots, la divinité disparut dans un grand éclair de lumière, laissant notre troupe d'enfants bouche bée.

Elle avait désobéit à son empereur, elle avait osé franchir le miroir magique, en traversant sa surface d’ombre, elle avait été transporté dans un endroit complètement étrange pour elle, en effet un air glacial soufflait sur elle la faisant frissonner, mais ce n’est pas tout, une sorte de couche de terre immaculée gelait ses pieds. Ou qu’elle soit, cet endroit est bien trop froid pour elle, petit être venu du cœur de la planète. Elle aurait dû obéir à son empereur plutôt que de suivre les instinct de son cœur. Les âmes dragons ne sont pas sensé foulé le sol de la surface de la planète, ils doivent dormir au fond des abysses pour ne pas ramené la puissance destructrice des dragons dans le cours de l’histoire.

Lysander a enfin atteint le village de Troncbulbe, il a d'abord eu du mal à reconnaître les lieux, c’est la première fois qu’il voit le village sous une épaisse couche de neige, cet endroit est pourtant réputé pour ne jamais voire un seul flocon de neige. Il vit décidément une bien étrange époque. Au vu de la météo si inhabituelle, pas étonnant que les dragons de l’élevage du village soit malade.

D’après ses souvenir l’étable au dragon se trouve un peu à l’écart du village sur le bord d’une lagune. Il a un peu du mal à se repérer avec toute cette poudreuse, mais il finit par apercevoir l’étable, il ne lui reste plus qu'à traverser un champ d’arbre-fleur géant. Il préfère survolé les arbres-fleurs, il doute de la résistance de leurs pétale avec autant de neige accumulé sur eux. Son dragon se pose enfin, le voyage aura été rude, il faut dire que Lysander n’est plus tout jeune. Il se dirige vers l’étable d’un bon pas, mais s'arrête soudainement, maintenant qu’il est au sol un détail le frappe, il n’entend aucun bruit, si les dragons de l’élevage ont vraiment attrapé la variole des dragons, ils devraient les entendre tousser et gémir, mais rien, pas un seul son.

Il s’avance avec encore plus de prudence, puis soudaine il entend une toute petite voix, à peine un murmure qui lui demande de l’aide. Il fait un tour sur lui même et cherche qui peut bien lui parler. mais il ne voit personne, il entend toujours cette petite voix fluette qui cette fois lui dit de regarder plus bas.

Il s’exécute et découvre une petite créature humanoïde, à peine plus grande que sa main, sa peau semble faite de cristal iridescent, sa tête est couronné d’une chevelure de flamme qui vacille et semble prête à s’éteindre à cause du vent qui souffle. Il est tellement surpris quand il comprend ce qu’est ce petit être qu’il en tombe à la renverse et se retrouve les fesses dans la neige. Il avait une dizaine d’année la dernière fois qu’il avait croisé la route d’une âme dragon, son esprit se remplit de souvenir, il est nostalgique tout était différent à cette période les dragons étaient beaucoup plus puissant, ce qui entraînait de nombreux combat pour obtenir leurs pouvoir.

Il se reprend en entendant la petite créature éternué.

- Oh mon dieu, tu est en train de prendre froid, vient vite il faut que tu aille te mettre au chaud, sinon tu va mourir. Je suis Lysander, mage éleveur dragonnier, je croyais ne jamais revoir d'âme dragon, dit Lysander.
- Il tendit une main et invita la créature a monté dessus, puis se releva et pénétra enfin dans l’étable.
- Je m’appelle Luinil, en effet je suis une âme dragon, mais je ne sais même pas a quoi ressemble les dragons, la ou je vis il n’y a pas un seul dragon et nous perdons petit à petit la mémoire de ce que nous somme. J’ai désobéi à notre empereur, je ne voulais plus voire notre peuple mourir à petit feu, faute d’avoir un but, dit Luinil.
- J’en déduis donc que c’est toujours Ostoher qui vous gouverne, il n’as donc pas compris que vous êtes destiné à vivre avec les dragons, vous êtes ce qui donne leurs puissance aux dragons, mais pas seulement, vous leurs donnez aussi une âmes et un cœur, sans vous ils ne sont que des créatures furieuse et violente, difficile à élever, mais qui sans nous les mage éleveur se serait sans doute autodétruit en combat futile en à peine 5 ans après votre départ, dit Lysander.
- Oh ! Vous semblez en savoir tellement sur nous, vous me montrerez un dragon, demande Luinil.
- Bien sur, je vais même le faire tout de suite, nous somme dans une étable à dragon , il y a aussi mon propre dragon qui m’attend à l’extérieure. Regarde tu l'aperçoit par la fenêtre, il est en train de se laver les écailles dans la lagune, dit le mage-éleveur.
- C’est donc ça un dragon et je suis sensé être l'âme d’une créature aussi grande, moi qui suis si petite, demande Luinil.
- Oui, mais ce sera évident pour toi quand tu aura trouver ton dragon, il est quelque part sur cette planète et dès que tes yeux se seront posé sur lui, tu saura qu’il est la moitié de toi et que tu est la moitié de lui, dit Lysander.
- En tout cas ce n’est pas votre dragon, c’est dommage j’aurais bien voulu continué à passer du temps avec vous, dit Luinil.
- Oh tu ne pouvais pas être l'âme de mon dragon, Opalesent est un vieux dragon et c’est Ostoher qui est son âme à mon plus grand regret. Mais tu me semble très jeune, donc nous allons chercher paris les jeunes dragons, d’après se que je sais il devrait y en avoir plusieurs dans cette élevage, c’est l’un des plus réputé et l’un des dernier qui arrive à faire éclore des dragons d’eau et au vu de la couleur de ta peau, il est évident que tu est l'âme d’un dragon d’eau, dit Le mage-éleveur.
- Vous pensez que je pourrais trouver mon dragon aujourd’hui alors, demanda Luinil.
- Je pense que oui, si il n’est pas ici et bien je serais bon pour trouver un forgeron qui pourra fabriquer une horloge à feu pour te garder au chaud le temps qu’on trouve ton dragon, dit Lysander.

Pendant ce temps au Pôle Nord, c’est le branle bas de combat, le père noël a été envoûté par une ondine, il est convaincu que sa place est au fond de l’océan et il est en train de dessiner des plans pour plonger tout le village des lutins et l’usine de jouet au fond des eaux. la mère noël a charger une troupe de lutin d’élite de le capturer pour le désenvoûté et lui faire retrouver la raison. le temps est compté, le conte à rebours de noël à déjà débuté, ils ne peuvent pas prendre plus de retard, ils doivent rattrapé le veille homme le plus rapidement possible, mais comment faire quand les couloir même de l’usine et les rues du village obéisse aveuglément au père noël.

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Un sapin qui s’illumine tout seul…D’accord ça passe encore… Des boules de noël qui chantent… On va dire que c’est la magie de noël ! Mais des cadeaux qui décident de fuir à toute jambes dans les rues de Londres... Plus rien ne va dans ce pays !

Mots a placer: Fantaisie - Bibliothèque - Compotier - Confrérie - Blottir.

— Ah, Georges, soupira le vieil homme après avoir bu une grande gorgée de mojito. Tu n’imagines pas ce que je subis…

Georges avait l’habitude d’écouter les jérémiades des clients, après tout, cela faisait partie de son métier. Mais celui-ci, il ne le connaissait pas. Avec son nez rougi sous une tignasse blanche en bataille et les éraflures, bleus et contusions qui marquaient son visage, il était à coup sûr synonyme d’ennuis.
Georges aurait parié sa fourrure que le vieux poivrot revenait de quelque autre bistro d’où il s’était fait éjecter pour s’être colleté avec quelqu’un. Pire que tout : il ne connaissait ce type ni du gel ni des vents, et celui-ci l’appelait déjà par son prénom.

Profitant de ce que l’autre marmonnait au fond de son verre, Georges feignit de se plonger dans le fascinant nettoyage de son comptoir de glace : des longs poils de son bras droit, il astiqua avec entrain une tâche de vomi de lutin laissée là six mois plus tôt, le jour même de son ouverture, par un client peu rompu à l’art des shots de camerise fermentée. La tâche pourpre apparaissait toujours malgré ses efforts ; il avait même été jusqu’à poncer puis glacer à nouveau le comptoir, mais l’acide avait pénétré trop profondément. Cela lui donnait aujourd’hui une bonne excuse pour ignorer le vieux radoteur à demi caché par les tireuses à bières polaires. L’un des néons derrière le bar clignotait par intermittence. Georges fit la grimace ; avec ce froid, tout partait déjà en vrille dans son bar.

D’autres clients s’étaient réfugié chez lui. Un sacré blizzard se déchaînait dehors, ses sifflements stridents s’immisçant dans la pièce dès que des clients entraient ou sortaient. Eddy, son plus fidèle client, était assis près du vieux bagarreur et semblait boire ses paroles. Cela arrangeait Georges, que le râleur semblait avoir oublié au profit d'une audience plus attentive.

— Je plaque tout, ras-le-bol ! s’écria soudain le poivrot avec un geste théâtral. J’ai toujours voulu devenir acteur, vivre à L.A. sous les palmiers… Il n’est jamais trop tard, c’est bien ce qu’on dit, non ?
— Bah, répliqua Eddy avec un haussement d’épaule, tu dis ça à chaque fois… Si tu voulais vraiment tout lâcher, tu l’aurais déjà fait.
— Cette fois-ci c’est pour de bon. J’en ai ma claque.

Il fit claquer son verre sur le bar. George lui lança un regard mauvais de sous sa frange bleue. Il ne manquerait plus qu’il lui fasse un éclat dans son comptoir en plus de brailler !

— … tellement étroites ! continuait l’autre avec emphase. Regarde un peu dans quel état je suis ! Les clébards enragés, les fous de la gâchette… Et je ne te parle même pas des alarmes qui me rendent chaque fois un peu plus sourd ! Non, Eddy, les choses ne font qu’empirer. Il faut savoir partir avant de perdre sa dignité. Trop souvent, du moins.

L’homme se leva après avoir déposé le prix de sa consommation sur le comptoir. Georges remarqua qu’il n’avait pas l’air aussi saoul que son visage rougeaud le laissait penser : il ne tanguait pas à remettant son lourd manteau et en s’enfonçant un bonnet bordé de fourrure blanche jusqu’aux sourcils.

— On en reparle dans quelques mois, lui lança Eddy en guise d’au-revoir.

Georges écarquilla les yeux en regardant le vieil homme disparaître par la porte et dans le blizzard, une grande hotte qu’il avait récupérée à ses pieds à présent hissée sur son dos. Il réalisa soudain qu’il avait accueilli dans son bar une célébrité majeure du Grand Nord, et se demandait déjà s’il pourrait lui faire signer une photo afin de l’accrocher au mur à côté de celle de la Reine des neiges.

Nous sommes Vendredi soir et comme tous les Vendredis soirs, Didier est passé boire un coup dans son bar favori : « Chez Georges ».

Georges (« est doux, Georges est frais » ; je crois que j’ai un peu trop regardé cette pub y’a quelques années, moi, pardon), c’est le patron du bar et c’est aussi, accessoirement, un yéti. Rien que de très normal donc, à ceci près que son bar est quelque peu une sorte de refuge pour une foultitude d’individus peu normaux, eux, par contre, et pas forcément très recommandables.

Par exemple, ce groupe d’elfes des Montagnes Noires là, eh bien, c’est la Confrérie des Lames-Ressemblant-à-de-l’Acier-Mais-En-Fait-C’est-Du-Toc. Ou bien, ce nain habillé d’une armure des pieds à la tête : c’est un nain Porte-Quoi, c’est-à-dire un nain qui a été plus ou moins mis à l’écart de ses congénères. Il y a aussi cet être hybride ressemblant vaguement à un croisement entre une Chimère et un chat et qui crache dès qu’on s’approche un peu trop de lui. Sympathique, tout ce petit monde, n’est-ce pas ?

Et là, accoudé au comptoir, avec son chapeau de paille sombre incliné sur son unique œil (oui parce que le deuxième a eu la très malencontreuse idée de se faire arracher par un Dracofeu un poilichon énervé), il y a un homme. Cet homme s’appelle … Bernard-Le-Borgne. Il est de notoriété commune qu’il aime bien la bouteille alors personne ne prête trop attention à ce qu’il raconte, généralement.

Sauf ce soir où son histoire a le mérite d’être divertissante. Bah oui quoi, qui n’a jamais souri quand quelqu’un lui a expliqué avoir vu un sapin s’illuminer tout seul ?? Bon, d’accord, ça, passe encore. Et des boules de Noël qui chantent ?? Allez, on va dire que c’est la magie de Noël. Mais des cadeaux qui décident de fuir à toutes jambes dans les rues de Londres ?! Plus rien ne va dans ce pays, ma bonne dame !

Ce vent de fantaisie qui souffle sur l’Angleterre depuis quelques jours semble déconcerter quelque peu notre pauvre Bernard. Pourtant, lui qui travaille dans une bibliothèque, il devrait en avoir vu (lu, même) bien d’autres. Mais que voulez-vous, ce n’est pas donné à tout le monde d’assister à de pareils phénomènes.

Une fois son récit terminé, le borgne se lève et va se blottir sur une banquette dans un coin de la salle, tout en marmonnant quelque chose à propos d’un compotier rempli de fruits bariolés et qui semblait avoir décidé de danser une gigue irlandaise quand il l’avait croisé dans la vitrine du grand magasin Selfridge’s.

Arthur a du remord, mais il sais qu’il a fait au mieux pour la sécurité d’Amandine et Lucie. Il a encore le cœur déchiré d’avoir dû abandonner sa fille en plein magasin. Il aurait voulu être près d’elle et la blottir dans ses bras tout en lui racontant des histoires de noël. Mais à la place il se trouvait à errer dans les rues de Londres en essayant de se faire le plus discret possible.

Il avait failli être repéré à Paris, c’est pour ça qu’il était partit aussi précipitamment. Il devait absolument trouver un endroit sûr, mais pour cela il fallait qu’il franchisse le passage de l’autre monde.

Malheureusement il n’était jamais venue à Londres avant, il ne savait donc pas ou était situé le dit passage. Et en cette période de Noël, il allait être beaucoup plus dur a repéré, la technologie se rapprochait parfois de se que pouvait accomplir la magie. C’est pourquoi un sapin qui s’illumine tout seul, ne lui semble pas être un bon indice. Pourtant, il est peut être sur la bonne piste. En effet alors qu’il s'apprêtait à faire demi-tour et tenté une autre ruelle, un vieille homme un peu perdu peste tout seul. Arthur se fait discret et écoute ce qu’il marmonne:

“Un sapin qui s’illumine tout seul…D’accord ça passe encore… Des boules de noël qui chantent… On va dire que c’est la magie de noël ! Mais des cadeaux qui décident de fuir à toute jambes dans les rues de Londres... Plus rien ne va dans ce pays ! “

Cette fois, c’est sur il est sur le bon chemin, il passe à côté du vieux monsieur en le saluant chaleureusement et en le remerciant sans lui préciser pourquoi. Arthur n’as plus qu’a trouver sous quel forme étrange le passage est dissimulé. Peut être cette bibliothèque ou cette étrange confrérie du compotier, il faut dire que ceux qui ont caché les passages avaient vraiment un sens de la fantaisie très prononcé.

Il se décide à franchir la porte de la confrérie, alors qu’il s'attendait à trouver un vieux comptoir d’accueil poussiéreux et un vieux domestique miteux comme comité d’accueil, il est surpris de constater qu’il a franchit le bon passage. Il se trouve désormais dans l'entre deux monde qui a Londres semble être un bar du nom de “Chez George”.

L’établissement semble bien givré, il ne sais pas si c’est la déco habituelle ou juste celle des fêtes de l’hiver, en tout cas, il semble que tout soit recouvert d’une fine couche de givre, si seulement ce n’était qu’une illusion mais la température des lieux va avec la décoration, elle est tout bonnement glacial. Quand au patron, il se trouve que c’est un troll bleu des glaciers, d'où peut être cette décoration hivernal, pour qu’il se sente un peu chez lui.

Arthur s’installe au bar et commande une bière chaude aux épices. Il en profite pour questionner discrètement le troll sur les derniers événements des autres monde. Après tout c’est bien connu que les patrons de bar sont souvent les gens les mieux informé de ce qui se passe partout dans le monde. Ils ont toujours une oreille qui traîne discrètement dans les conversations des clients. Il apprend ainsi que le patron s’appelle George d'où le nom du bar. Il apprend aussi qu’un groupe de type louche est à la recherche de l’héritier du père noël. Arthur essaie d’en savoir plus sur ses gars, mais le troll n’en sait pas plus.