Projet Yrianden / Pour retours et corrections

Prologue

Arayeth respirait à longues goulées l'air frais de la nuit. Le vent jouait avec ses cheveux. Sa gorge se serra en songeant à son ami, son frère de cœur, enfermé dans les écuries impériales, sans autorisation d'en sortir le soir venu. Elle savait ce qu'il ressentait et le partageait. Elle qui avait été sacrifiée sur l’autel de la politique. Car jusqu'ici sa liberté n'avait toujours pris que la couleur d'une illusion. Egoïste, elle imaginait plus difficile d'être enfermée dans un palais que dans un enclos. Aussi, elle avait décidé de mettre fin à tout ça.
Elle se détourna de la fenêtre et regarda ses appartements. Ce soir avait été le pire de tous. A bien regarder la pièce, on imaginait qu'un cyclone y était entré pour tout ravager. Les voiles de soie déchirés pendaient en lambeaux. Leurs restes, à moitié brûlés, gisaient épars sur le marbre couleur de sable. De son grand miroir il ne restait que le cadre à moitié décroché du mur. Les éclats jonchaient les dalles de la chambre, reflétant les rayons d'Alda, l'astre de la nuit. Alda, la Mère de la vie, l'origine de son titre : Alderen Berstah Arayeth Lilstrann Ov' Tryenn. L'impératrice Dauphine Arayeth de la lignée des Tryenn. Elle se pinça les lèvres, prise dans un conflit intérieur. Elle avait pris sa décision, elle était convaincue que c'était le bon choix. Mais, quelque part au fond d'elle même, une toute petite voix lui soufflait de ne pas la mettre à exécution. L'échec n'était pas admis car le peuple d'Yrianden pouvait user de son droit souverain. Si elle appliquait le plan, personne ne pourrait faire machine arrière. En cas de réussite, sa petite sœur, le dernier né des trois enfants impériaux, prendrait sa place et ainsi la couronne appartiendrait toujours aux Tryenn. Non, elle ne devait pas échouer.

Dans le jardin, l'Arbre de Vie frissonna. Un hibou hulula pour accompagner le bruissement des feuilles. Elle se tourna vers son lit et observa le corps frêle qui y reposait. Elle caressa l'ovale de son visage en souriant. La seule présence du Grand Commandeur de la garde impériale dans sa chambre était proscrite. Arayeth n'osait imaginer ce qu'il adviendrait s'il était découvert dans son lit, même en uniforme et terrassé par la fatigue. Il était interdit à tout mâle de se trouver seul avec elle dans les appartements de la Première Dauphine. Plus encore depuis la décision sans appel de l'Empereur : elle épouserait Brom'l.
Elle haïssait l'envoyé du peuple des Veren Arda. Elle sentait qu'il y avait quelque chose de suspect dans sa présence au plus près du trône. Mais au fond d'elle, une émotion étrange lui soufflait qu'elle l'aimait. A chaque fois qu'elle le croisait, son cœur s'embrasait, et ses absences laissaient un grand vide en elle. Ces mêmes sensations, elle les avaient connues le jour où Irshat l'avait aidée à s'enfuir du palais et qu'ensemble ils avaient parcouru la plaine avant de rentrer en jouant aux espions. L'échappée belle avait été brève mais ils avaient partagé une complicité et une joie d'être ensemble inédite. Mais en Beleth, les rumeurs courraient vite. Pour préserver la réputation de la Dauphine, ils ne s'étaient plus revus hors du cadre officiel. Elle sentait que Brom'nl n'était pas celui qui lui était destiné. Pourtant elle ne pouvait pas, cette fois encore, rejeter la décision de son père. Elle détestait cet elfe pervers et vil, et ne comprenait pas que son père lui fisse confiance.

Depuis quelques temps, elle trouvait Berden changé. Elle ne parvenait plus à se rappeler la dernière fois qu'il avait souri. L'Empereur était devenu dur et froid, même avec elle. Quant à Ikono, sa mère, complice de tous les instant de Berden, elle n'avait plus grâce aux yeux de l'empereur. A chaque fois qu'Arayeth trouvait sa mère prostrée devant la porte de leur frère plutôt qu'à côté de son époux ; elle ressentait de la colère. Une fois, elle avait forcé sa porte pour se planter devant son père. Elle se souvenait très bien de cette dispute. Elle l'accablant de reproches, lui qui ne disait rien et l'observait d'un regard de plus en plus dur et froid avant de la congédier sans explications. Tout en son père lui était étranger depuis l'arrivée de Brom'l. Ce tout puisant diplomate qui semblait obtenir de l'Empereur même l'inimaginable.
Elle se mit à pleurer, silencieuse. Elle ne pouvait se résoudre à assister, impuissante, à la destruction de l'Empire Tseren. Elle se sentait seule et perdue. Elle essuya ses larmes. L'une d'entre elles, traîtresse, glissa sur le front du Commandeur.
Le meuble dans lequel l'elfe reposait semblait si grand et lui si minuscule. Ce qu'Arayeth aimait chez lui était son intégrité et sa douceur. Et aussi cette blessure qui marquait en permanence sa magie du rouge violent de la colère. Comme toutes les fées, elle savait voir la magie. Elle ne pouvait ignorer qu'il portait en lui quelque chose comme une cicatrice qui barrait son cœur de magie. C'était une petite déchirure qui flamboyait et menaçait à chaque instant de déverser des flots incontrôlés d’énergie d'une rare sauvagerie. Le commandeur était une créature elfe des plus rares. Né avec la capacité de percevoir et de lire la magie, de se fondre en elle et de la comprendre ; il était pourvu du don de voir et de manipuler l'invisible et les courants magiques, à l'instar des fées.

Alors, comme ça, d'emblée, je peux déjà dire quelques petites choses :

• Le passage avec son titre est un peu indigeste à mon goût, son énoncé ne vient pas naturellement dans la narration, je trouve le parallèle avec la lune un peu forcé, mais ce n'est peut-être que mon avis.
  

• Je suis extrêmement confuse au sujet du troisième paragraphe. Qui est-ce qu'elle aime, et qui est-ce qu'elle hait ?
  

  Citation :

  Elle haïssait l'envoyé du peuple des Veren Arda. Elle sentait qu'il y avait quelque chose de suspect dans sa présence au plus près du trône. Mais au fond d'elle, une émotion étrange lui soufflait qu'elle l'aimait.

  Les personnages et leurs prénoms ne sont pas du tout clairs. Qui est Irshat ? L'envoyé qu'elle hait/aime ? Ou bien c'est Brom'l ?
  

• De manière générale, il y a beaucoup de personnages et de titres introduits dans ce court extrait, et je me sens un peu submergée, surtout combiné avec le flou mentionné plus haut. Les noms s'accumulent un peu vite. Il faudrait peut-être mettre un peu d'action ou de dialogues entre ces présentations, pour laisser le temps au lecteur de les digérer et de les assimiler, en collant une personnalité à ces noms qui pour l'instant semblent un peu lancés à tout-va.
  

À part ça, je serai contente de lire d'autres extraits, j'adore les histoires dynastiques

Si tu aimes les histoires dynastiques tu vas être servie!

Plus je prête attention à vos remarques (sur le chat comme sur ton post) et plus je me dis qu'en fin de compte, je bride beaucoup. Ce prologue est peut être une histoire à elle seule qui mériterai que je la traite comme telle...

je peux rajouter un peu de la suite si ça te (vous...) tente ?

Pour voir ce que ça donne ?

En effet, tu as peut-être de quoi faire un roman en plus ou une novella !

Je veux bien lire la suite !